Oui, les détecteurs d’IA deviennent plus intelligents, mais les créateurs de contenu le sont aussi.
Il existe désormais de nombreuses stratégies de prompting et d’humanisation pour rendre votre contenu indistinguable de l’écriture humaine.
Dans ce guide, on vous montre comment fonctionnent les détecteurs d’IA et des stratégies concrètes pour faire passer un contenu IA pour un contenu humain.
Quels sont les signes qui déclenchent les détecteurs d’IA ?
Les détecteurs d’IA comme Originality.AI, GPTZero, Copyleaks… s’appuient sur plusieurs techniques algorithmiques pour repérer les textes rédigés par l’IA. Si votre contenu est signalé par ces outils, c’est parce qu’il présente des schémas très spécifiques qui correspondent à un pattern généré par l’IA. Voici les caractéristiques à surveiller:
1. Perplexité : votre texte est-il prévisible ?
La perplexité mesure le degré de surprise ou d’imprévisibilité d’un texte. Les écrits humains varient naturellement dans le choix des mots, la formulation et la structure des phrases. Les textes générés par l’IA ont toutefois tendance à être plus prévisibles, car ils s’appuient sur des probabilités provenant de vastes ensembles de données. Si votre texte suit des modèles trop structurés et attendus, il aura un faible score de perplexité, ce qui mettra la puce à l’oreille des détecteurs d’IA.
2. L’éclatement : Quelle est la diversité de vos phrases ?
L’éclatement fait référence à la variation de la longueur et de la structure des phrases. L’écriture humaine oscille naturellement entre des phrases courtes et des phrases longues, tandis que le texte généré par l’IA tend à être uniforme. Un manque d’éclat donne à votre contenu l’impression d’avoir été écrit par une machine.
3. Analyse statistique : Quelle est la part d’IA dans votre texte ?
Les détecteurs d’IA peuvent également comparer votre texte à de vastes ensembles de données de contenus générés par l’IA et rédigés par des humains. Ils recherchent des modèles d’IA courants, tels que des formulations répétitives, une utilisation excessive de mots de transition ou des structures de phrases excessivement formulées. Si votre texte suit un modèle rigide, il a plus de chances d’être signalé.
4. Cohérence stylistique : Quelle est la rigidité de votre style d’écriture ?
Les textes rédigés par l’IA conservent souvent un ton constant tout au long de l’article. Les humains, en revanche, changent naturellement de ton en fonction du contexte. Vous pouvez être informatif dans une section, conversationnel dans une autre et persuasif ailleurs. Une structure rigide et univoque est un signe avant-coureur d’un contenu généré par l’IA.
Stratégies de prompting et d’humanisation pour contourner les détecteurs IA
Les LLM comme ChatGPT adorent les structures prévisibles typiques de l’IA. La bonne nouvelle ? Vous pouvez minimiser ces patterns à l’aide de quelques stratégies clés.
1. Personnalisez le style d’écriture de l’IA
Les modèles d’IA adoptent par défaut un ton générique et neutre, facile à reconnaître. Vous souhaitez vous éloigner le plus possible de cette « voix par défaut ». Pour ce faire, vous devez former votre LLM à un style unique en lui donnant des instructions précises.
Utilisez des messages tels que :
Chaque fois que tu écris un texte, suis strictement chacune des lignes directrices suivantes :
- [ligne directrice 1]
- [ligne directrice 2]
- [ligne directrice 3]
Mieux encore, donnez à ChatGPT des exemples de vos écrits afin qu’il apprenne votre ton, votre structure de phrase et votre phrasé uniques. Essayez ceci :
Voici un exemple d’écriture à imiter de très près quand tu écris un texte. Ne répond « ok » que si l’extrait est clair. Voici l’extrait : [insérer un exemple d’écriture].
Cette méthode oblige l’IA à imiter votre structure d’écriture naturelle, ce qui rend votre contenu plus humain.
2. Diversifiez la structure des phrases et le formatage
Le contenu généré par l’IA s’en tient souvent à une longueur prévisible de phrases et de paragraphes. Il y a toujours une sorte de schéma que vous pouvez comprendre. Pour éviter cela, variez la façon dont vous présentez votre contenu :
- Utilisez un mélange de phrases courtes et longues. L’IA maintient souvent un rythme fixe, de sorte que la rupture de ce modèle ajoute une imprévisibilité semblable à celle de l’homme.
- Alternez la longueur des paragraphes. Certaines sections doivent comporter une ou deux phrases, tandis que d’autres peuvent être plus détaillées.
- Alternez les puces, les listes, les paragraphes et les sous-titres dans un ordre aléatoire
L’objectif est de briser les schémas robotiques et d’ajouter un flux naturel à votre écriture.
3. Supprimez les répétitions et les redondances propres à l’IA
Le contenu généré par l’IA a tendance à abuser de phrases courantes telles que :
- « Dans le monde d’aujourd’hui… »
- « A une époque où »
- « Le rythme s’accélère »
- « Approfondir »
- « Non seulement, mais aussi… »
- « Il fait ceci, cela, mais aussi cela » (tricolon)
Ces expressions peuvent déclencher les détecteurs IA. Il est donc préférable de minimiser ces expressions et d’aller droit au but en utilisant un langage plus spécifique et plus engageant.
4. Intégrez vos propres idées et connaissances
Une autre façon de briser les schémas prévisibles est d’alimenter votre LLM avec vos propres idées de projets spontanés.
Une bonne façon de procéder est de commencer par rédiger vous-même une ébauche, puis de demander à ChatGPT de la développer. Cela oblige l’IA à structurer sa production sur la base de vos idées uniques plutôt que sur un contenu de sa base de donnée générique.
Fournissez à votre LLM :
- Des expériences personnelles ou des exemples. L’IA ne peut pas reproduire vos histoires de la vie réelle.
- Points de vue originaux. Si vous êtes un expert dans un domaine, présentez des points de vue nouveaux que l’IA n’aurait pas générés.
- Opinions tranchées ou prises de position subjectives. Le contenu généré par l’IA a tendance à être neutre. En ajoutant une position claire, vous l’obligez à fournir des points de vue plus originaux.
Vous pouvez utiliser un prompt comme celle-ci :
Génére le plan d’un article sur [insérer le sujet] en utilisant les idées clés suivantes : [Insérez vos idées principales ou vos puces]
5. Faites vos révisions manuellement
Même avec l’aide de l’IA, revoyez et éditez toujours manuellement le projet final. Voici les points sur lesquels vous devez vous concentrer :
- Réécrivez les sections qui semblent trop uniformes.
- Ajoutez de la personnalité, de l’humour, des questions rhétoriques ou des phrases de conversation.
- Vérifiez les formulations typiques de l’IA et supprimez-les.
- Lisez votre texte à haute voix. S’il semble robotique, modifiez-le pour qu’il soit plus naturel.
La relecture manuelle est le meilleur moyen de contourner l’IA car elle garantit que votre contenu final se lit naturellement, sans modèles d’IA détectables.
Les humaniseurs IA fonctionnent-ils ?
Les humaniseurs IA prétendent rendre le contenu généré par l’IA indiscernable de l’écriture humaine, mais y parviennent-ils vraiment ? La réponse courte: pas vraiment.
Bien qu’ils puissent légèrement modifier la formulation et la structure des phrases, ces outils restent fondamentalement algorithmiques. Ils n’introduisent pas d’idées nouvelles, de profondeur émotionnelle ou de perspectives nuancées, autant d’éléments qui rendent l’écriture humaine unique.
Si vous avez déjà fait passer un contenu généré par l’IA par un humaniseur IA, vous avez remarqué que le résultat semble souvent… différent, mais pas vraiment humain. Il peut mélanger les mots, modifier le déroulement des phrases ou échanger des synonymes, mais il ne modifie pas l’enthropie réelle du texte.
Les détecteurs d’IA peuvent toujours reconnaître les contenus humanisés par l’IA, car ces outils suivent des schémas prévisibles, tout comme l’IA elle-même.
Pourquoi ? Parce que :
- Au lieu de modifier fondamentalement la structure ou l’intention d’un article, ils se contentent de reformuler les phrases. Un paragraphe qui se lit comme suit : « Le contenu de l’IA est facile à détecter parce qu’il suit des modèles » peut devenir : « Étant donné que les écrits de l’IA ont tendance à être prévisibles, ils sont faciles à identifier ». Mots différents, même logique.
- Ils n’introduisent pas d’originalité. Les humanisateurs de l’IA travaillent toujours avec du contenu existant généré par l’IA. Ils n’ajoutent pas de nouvelles perspectives, d’idées créatives ou de profondeur à l’article. Ils sont donc faciles à repérer par rapport aux articles véritablement écrits par des humains.
- Ils ne parviennent pas à saisir le ton et les nuances. L’IA a du mal à gérer les changements de contexte, l’humour, le sarcasme ou les opinions personnelles tranchées – les humanisateurs de l’IA ne font rien pour y remédier. Ils se contentent de faire en sorte que les textes générés par l’IA « sonnent » plus humains sans pour autant les rendre plus intelligents ou plus attrayants.
Au mieux, ces outils constituent une première étape pour rendre le contenu généré par l’IA acceptable, mais ils ne peuvent pas remplacer l’édition manuelle.
Quelle est la meilleure solution ?
Si votre objectif est de contourner les détecteurs d’IA et de créer un contenu qui sonne humain, la solution n’est pas un humaniseur IA, mais des stratégies de prompting et d’humanisation que j’ai décrites ici.
